Événement

Quelles sont les obligations légales pour l'organisation d'événement : Autorisation, sécurité, règles, assurance, etc.

Dernière modification : 20/05/2025 13:53

Introduction

Organiser un événement, c’est un vrai projet passionnant. Mais derrière les paillettes, il y a un aspect qu’il ne faut surtout pas négliger : la légalité. En France, tout événement, qu’il soit public ou privé, doit répondre à un certain nombre d’obligations légales. Et ce n’est pas juste pour faire joli : c’est avant tout une question de sécurité, de responsabilité, et… d’éviter les mauvaises surprises. Alors, quels sont les documents à fournir ? Quelles démarches entreprendre ? À qui s’adresser ? Ce guide ultra-complet vous éclaire sur toutes les obligations légales pour organiser un événement dans les règles de l’art.

Sommaire : 

  1. Les autorisations indispensables
  2. Sécurité des participants
  3. L’accueil du public : règles et normes à respecter
  4. Responsabilités juridiques et assurances
  5. Musique, droits et fiscalité
  6. Hygiène, restauration et sécurité alimentaire
  7. Contrôles et vérifications
  8. La checklist légale
  9. FAQ

Les autorisations indispensables

L’autorisation administrative et la déclaration préfectorale

C’est le point de départ. Tout événement réunissant du public doit être déclaré en préfecture, en particulier s’il se déroule sur la voie publique ou accueille plus de 1 500 personnes. Cette démarche permet à l’État d’évaluer les risques potentiels (troubles à l’ordre public, sécurité, flux de circulation) et de coordonner les secours si nécessaire. Cette déclaration est souvent à faire au moins un mois avant la date prévue, et doit contenir un dossier complet : plan du site, nombre de participants, dispositifs de sécurité, etc. Sans cette autorisation, pas d’événement.

L’arrêté municipal

En plus de la préfecture, la mairie doit être informée de tout événement se déroulant sur le territoire de la commune. Cela peut se traduire par un arrêté municipal qui officialise l’autorisation. Il est obligatoire notamment si l’événement impacte l’espace public (place, rue, parc). La mairie peut imposer certaines contraintes supplémentaires : horaires de fermeture, gestion du bruit, ou même refus d’organiser l’événement si les conditions de sécurité ne sont pas jugées suffisantes.

Déclaration de débit de boissons temporaire

Vous comptez servir de l’alcool lors de votre événement ? Dans ce cas, une autorisation temporaire de débit de boissons est obligatoire. Cette demande doit être adressée à la mairie, au moins 15 jours avant l’événement. Elle est indispensable, même pour des boissons offertes gratuitement dans un cadre festif.

Il est interdit de vendre ou servir de l’alcool sans cette autorisation, même pour une soirée associative ou un petit événement privé.

Sécurité des participants

Le plan de sécurité et le registre de sécurité

Un bon plan de sécurité est comme un GPS : il vous guide en cas de souci. Ce document stratégique doit prévoir tous les risques et les mesures pour y répondre : incendie, mouvement de foule, accident, etc. C’est une exigence, surtout dans les ERP (établissements recevant du public). À cela s’ajoute un registre de sécurité, obligatoire et mis à jour en continu. Ce registre est à présenter en cas de contrôle.

Le rôle du commissaire de sécurité et du SSIAP

Le commissaire de sécurité est une pièce maîtresse dans la validation d’un événement. Il est chargé de vérifier la conformité des installations avant l’ouverture au public. Il peut imposer des modifications, voire interdire l’événement si certaines normes ne sont pas respectées. Le SSIAP (Service de Sécurité Incendie et d’Assistance à Personnes) regroupe des agents spécialisés qui assurent la sécurité des lieux pendant toute la durée de l’événement. Leur présence est obligatoire dans certains types d’ERP.

Dispositif prévisionnel de secours et présence de secouristes

Aucun événement ne devrait se passer de secours sur place. Même une simple entorse peut tourner à la catastrophe s’il n’y a personne pour intervenir rapidement. Le dispositif prévisionnel de secours (DPS) est là pour ça. Il s'agit d’un ensemble de moyens humains et matériels mis en place pour assurer les premiers soins en cas de besoin. La Croix-Rouge, la Protection Civile ou d’autres associations agréées peuvent en assurer la mise en œuvre.

Le nombre de secouristes dépend du type d’événement et du nombre de participants. Pour un festival de musique par exemple, la présence d’une équipe complète est souvent indispensable. Le DPS peut également inclure une tente médicale, un médecin référent et des véhicules adaptés à l’évacuation.

Les extincteurs, issues de secours et balisage

Saviez-vous que la majorité des incendies dans les événements viennent d’installations électriques défectueuses ou de cuisine mobile ? C’est pourquoi la présence d’extincteurs est obligatoire, bien répartis dans l’espace et régulièrement vérifiés. Leur type (CO2, poudre, eau) doit être adapté aux risques identifiés (graisses, matériel électrique, etc.).

Ensuite, parlons des issues de secours. Celles-ci doivent être clairement identifiables, bien balisées, non obstruées et accessibles à tout moment. Le balisage lumineux, la signalétique obligatoire et l’éclairage de sécurité sont des éléments indispensables pour orienter le public, surtout en cas d’évacuation. Chaque mètre compte lorsqu’une foule cherche à fuir un danger.

Le médecin référent

Dans les grands événements, la désignation d’un médecin référent est fortement recommandée, voire exigée. Ce dernier coordonne les soins d’urgence et prend les décisions médicales cruciales. Il fait le lien entre les secouristes, les autorités sanitaires et l’organisation.

L’accueil du public : règles et normes à respecter

ERP : les normes pour les établissements recevant du public

Un ERP (Établissement Recevant du Public), c’est toute structure – temporaire ou permanente – accueillant du monde. Cela peut être une salle des fêtes, un chapiteau, un théâtre, ou même un espace ouvert si aménagé. Ces lieux doivent répondre à des normes très strictes en termes de sécurité, d’accessibilité, d’hygiène et de confort.

Avant toute utilisation, un ERP doit faire l’objet d’une autorisation d’ouverture ou d’un passage en commission de sécurité. Il doit notamment être conforme aux normes d’évacuation, de résistance des structures, d’éclairage, et de ventilation. La non-conformité peut entraîner la fermeture du site, voire la mise en danger du public.

Jauge maximale et contrôle des accès

Un autre point clé : la jauge maximale. Il s’agit du nombre maximum de personnes autorisées dans un lieu, défini en fonction de la superficie, des issues disponibles et de la nature de l’activité. Ce chiffre doit être respecté à la lettre, car il conditionne l’efficacité des secours en cas d’évacuation.

Pour garantir ce respect, un contrôle des accès est souvent mis en place : billets, bracelets, files d’attente balisées, agents de sécurité. Cette gestion rigoureuse permet aussi d’éviter les débordements, vols, ou actes de malveillance. Bref, c’est à la fois une mesure de sécurité et de confort.

Accessibilité PMR 

L’accessibilité PMR (Personnes à Mobilité Réduite) est aujourd’hui non négociable. Chaque événement doit prévoir des aménagements pour permettre aux personnes handicapées d’accéder, circuler et participer dans les mêmes conditions que les autres. Rampes d’accès, toilettes adaptées, emplacements réservés : tout doit être pensé en amont.

Responsabilités juridiques et assurances

Assurance responsabilité civile : indispensable !

Une assurance responsabilité civile est non seulement fortement recommandée, mais souvent obligatoire. Elle couvre les dommages corporels, matériels ou immatériels causés à des tiers pendant l’événement : un participant qui chute, un matériel qui tombe, un incendie provoqué par une installation électrique, etc. Cette assurance doit être souscrite par l’organisateur principal, mais chaque prestataire ou exposant peut également être invité à présenter sa propre assurance. 

Conformité électrique

Elle concerne toutes les installations techniques (son, lumière, stands, foodtrucks…). Une attestation de conformité est exigée pour prouver que les équipements respectent les normes en vigueur. Cela passe par des câbles aux normes, des disjoncteurs bien dimensionnés, et l’absence de branchements sauvages. Une négligence ici peut être dramatique.

Attestation de bon montage des installations

Chaque structure temporaire (scène, gradins, chapiteaux, tentes) doit faire l’objet d’une attestation de bon montage, signée par le professionnel qui l’installe. Ce document certifie que le montage respecte les normes de stabilité, de sécurité, et de résistance au vent ou aux intempéries. Sans cette attestation, vous vous exposez à un refus d’ouverture par la commission de sécurité. Et surtout, en cas d’accident lié à une mauvaise installation, la responsabilité de l’organisateur sera directement engagée. 

Musique, droits et fiscalité

Déclaration SACEM

Qui dit musique, dit droits d’auteur. En France, la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique) est chargée de collecter les redevances dès qu’une œuvre musicale est diffusée publiquement. Cela vaut pour un concert live, une playlist DJ, ou même une simple bande-son dans un salon professionnel.

Avant l’événement, vous devez déclarer les morceaux utilisés via le site de la SACEM, puis régler les droits correspondants. Le tarif varie selon la taille de l’événement, le prix des billets, la surface, etc. 

Normes sonores et tranquillité publique

Les événements bruyants (concerts, fêtes, festivals) doivent respecter des normes sonores strictes. Au-delà d’un certain seuil de décibels, vous risquez de perturber le voisinage et de vous mettre en infraction. Les mairies ou préfectures peuvent imposer des plages horaires, des niveaux sonores maximaux, ou des dispositifs d’isolation acoustique.

Il est essentiel de prendre des mesures pour préserver la tranquillité publique : prévenir les riverains, orienter les enceintes vers l’intérieur du site, limiter les basses, etc. En cas de plainte, la police peut intervenir, et l’événement être interrompu.

Hygiène, restauration et sécurité alimentaire

Normes HACCP

Si votre événement inclut de la restauration, vous devez impérativement respecter les règles du plan HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point). C’est une méthode d’analyse des risques alimentaires visant à garantir la sécurité des produits servis au public. Cela implique des procédures claires sur la chaîne du froid, la cuisson, la conservation, le nettoyage des surfaces et la formation du personnel. Toute infraction peut entraîner une fermeture du stand et ternir la réputation de votre événement.

Hygiène des stands

Chaque stand de nourriture ou de boisson doit disposer d’un espace propre, ventilé, avec un accès à l’eau potable, des poubelles hermétiques et des solutions pour le lavage des mains. Les aliments doivent être protégés des contaminations (insectes, poussière, public).

Le personnel doit porter des gants, des filets à cheveux, et manipuler les produits dans les règles. Un simple contrôle de la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations) peut vous coûter l’autorisation de servir.

Contrôles et vérifications

Visite de la commission de sécurité

Avant l’ouverture d’un événement important, une commission de sécurité peut se rendre sur place pour vérifier que toutes les normes sont respectées. Elle est composée de représentants des pompiers, de la préfecture, de la mairie et de la police. Ils examinent notamment les issues de secours, les installations électriques, les extincteurs, la signalétique, etc. En cas de manquement, ils peuvent exiger des ajustements immédiats, voire interdire l’ouverture au public.

Rôle du maire et des forces de l’ordre

Le maire joue un rôle clé dans l’organisation d’événements sur sa commune. C’est lui qui signe l’arrêté municipal, qui peut imposer des conditions spécifiques, ou même annuler un événement pour des raisons de sécurité ou de tranquillité publique. Il peut aussi mobiliser la police municipale pour gérer les flux, sécuriser les abords, et intervenir en cas d’incident.

Les forces de l’ordre (police, gendarmerie) sont souvent impliquées dans les grands événements, particulièrement pour assurer la sécurité, prévenir les troubles et intervenir en cas de débordement. Une bonne coordination avec ces autorités est essentielle pour éviter les imprévus.

La checklist légale

Les 20 points à ne pas oublier avant votre événement

  1. Déclaration préfectorale effectuée

  2. Autorisation municipale obtenue

  3. Assurance responsabilité civile souscrite

  4. Attestation de bon montage des structures

  5. Enregistrement SACEM réalisé

  6. Respect des normes sonores validé

  7. Plan de sécurité rédigé

  8. Registre de sécurité complété

  9. Contrôle électrique effectué

  10. Extincteurs vérifiés et en place

  11. Dispositif de secours prévu (secouristes, médecin)

  12. ERP conforme et validé

  13. Jauge maximale définie et respectée

  14. Accessibilité PMR assurée

  15. Signalétique obligatoire installée

  16. Plan d’évacuation visible

  17. Contrôle des accès organisé

  18. Débit de boisson autorisé si nécessaire

  19. Hygiène alimentaire conforme au HACCP

  20. Règlement intérieur rédigé

Conclusion

Organiser un événement en France, ce n’est pas juste une question de logistique. C’est aussi, et surtout, une affaire de responsabilité légale. Autorisations administratives, sécurité des participants, accessibilité, gestion sonore, hygiène alimentaire : tout doit être pensé dans les moindres détails pour que le public soit accueilli dans les meilleures conditions.

La bonne nouvelle ? En respectant toutes ces obligations, non seulement vous évitez les ennuis, mais vous vous donnez aussi toutes les chances de réussir votre événement. Vous rassurez vos partenaires, vous inspirez confiance, et vous construisez une réputation solide. Alors, ne laissez rien au hasard. Préparez, vérifiez, sécurisez… et surtout, profitez de la fête !

FAQ

Ai-je besoin d’une autorisation pour un événement privé ?

Oui, si l’événement accueille du public dans un lieu ouvert ou si vous servez de l’alcool, certaines autorisations peuvent être requises même dans un cadre privé.

Combien de temps à l’avance faut-il faire les démarches ?

Il est conseillé de s’y prendre au moins 1 à 2 mois à l’avance, surtout pour les événements de grande envergure ou sur l’espace public.

Que risque-t-on si on n’a pas de déclaration préfectorale ?

Sans déclaration, l’événement peut être interdit, annulé sur place, et l’organisateur peut faire l’objet d’amendes, voire de poursuites pénales en cas d’incident.

Faut-il déclarer la musique même si elle est gratuite ?

Oui ! Même si l’entrée est gratuite ou si vous utilisez Spotify, vous devez déclarer la diffusion musicale à la SACEM.

L’assurance est-elle obligatoire pour un petit événement ?

Pas toujours légalement, mais fortement recommandée. Elle vous protège contre tous les imprévus qui pourraient coûter cher.

 

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Alejandra Ruiz

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